Société


Les Sociétés et la Boule de Fort. 

Les Sociétés.


Le mot « société, cercle ou amicale » désigne le bâtiment qui accueille un terrain mais aussi l’association régie par la loi de 1901 qui s’en occupe.

Elles apparaissent autour d’Angers à la fin du 18ème siècle.

Ce sont des associations d’hommes fermées sur elles-mêmes, les membres des autres associations et les femmes en sont exclus.

On joue en plein air entre deux jardins ou dans un coin de champ.

Les jeux couverts se multiplient à la fin du 19ème siècle.

On atteint les 1000 Sociétés en 1900 dans le Maine et Loire réparties dans 287 communes, 31 à Mazé presque autant à Beaufort et St Mathurin et 15 à Corné.

En 1970, le Maine et Loire ne compte plus que 350 Sociétés.

Actuellement on compte environ 375 Sociétés et plus de 396 jeux répartis entre Saint Nazaire et Blois, Le Mans et Vezins.

Le nombre de Sociétaires se situe entre 45000 et 50000.

Une société est avant tout un lieu de rassemblement et de convivialité. Les sociétaires se retrouvent régulièrement pour partager un verre, jouer à la boule de fort, aux cartes, au billard français et discuter.

Le terrain.

Appelé « jeu » il mesure entre 18m et 24m de long pour une largeur de 5 à 6 mètres.

Les premiers jeux sont en plein air, la piste est en terre battue et parfois goudronnée.

La terre provenait du Guédeniau et il fallait arroser et rouler le jeu 1 fois par semaine.

A la fin des années 60, les jeux sont réalisés en résines synthétiques (plastiques).

Certains sont en TARAFLEX revêtement plastique collé qui sert aussi aux terrains de tennis.

De forme incurvé, ses côtés sont appelés « rampes ».


La Boule de Fort.

Dans les Mauges en 1900 on jouait avec des boules en Gaïac de 20cm de diamètre et qui pesaient jusqu’à 6Kg. Ces boules étaient souvent des billes de roulement de moulins usagées.

A l’origine, les boules de fort étaient faites en bois de Cormier ou de Buis.

Le premier écrit connu de nos jours et faisant état du jeu de Boule de Fort date de 1660.

Dans un dictionnaire ancien sur le jeu de boule en général, M. FURETIER en 1691 précise « le fort de la boule est l’endroit où est le bois est le plus serré et, par conséquent, le plus lourd ».

La première boule ferrée l’aurait été en 1865 par M. PINEAU forgeron à Mazé.

M. THIBERGE d’Angers est le premier tourneur de Boule de Fort connu, il fera sa première Boule en 1871.

Elle est méplate, ce qui signifie qu’elle n’est tout à fait ronde. Elle est en effet légèrement aplatie sur les côtés.  

Elle pèse de 1.2 à 1.5Kg pour un diamètre de 12.3 à 12.7 cm et une épaisseur de 10cm maximum.

Un côté est plus lourd que l’autre : c’est le fort.

Le Maître ou Boulot à la forme d’une petite boule (c’est le cochonnet à la pétanque) était auparavant en buis. Aujourd’hui il est en téflon.

Bauger : 

Mesurer avec une "bauge" (réglette) ou avec une paille pour déterminer la boule qui a le point.

Aller à Brion :

C’est l’expression consacrée pour qualifier l’équipe n’ayant fait aucun point. 

Aller à Brion c’est en fait biser un cul. Pour se faire on trouve dans les sociétés soit une image, photo, à la Cure c'est une sculpture en tuffeau… 

La légende veut qu'à Brion, village situé dans le Baugeois, une concierge polissonne y ait un jour relevé ses cotillons pour accueillir le bisou des vaincus.

Le vocabulaire.

Chier : jouer trop court.

Jouer le cul : venir s’appuyer sur l’arrière d’une boule. 

Raidir : passer au-dessus d’une boule.

Maille : espace entre 2 boules ou entre une boule et le maître.

Bouc : placer une boule accolée au maître.

Le but du jeu :

L'objectif est de s'approcher au plus près du maître, sorte de gros cochonnet, avec sa boule afin de marquer des points. Les parties se jouent en 10 ou 12 points avec des équipes constituées généralement de 2 à 3 joueurs. Ces derniers utilisent les pentes du jeu (les rampes) et le fort de la boule pour s'approcher du maître, ce qui fait de la boule de fort un vrai jeu d'adresse. La boule roule tout doucement vers le maître (sauf dans le cas d'un tir) et une partie dure en moyenne de 1 à 2 heures à 2 contre 2 et peut durer plus de 3 heures à 3 contre 3. 

Les Challenges.


Compétitions organisées soit par les sociétés ou par les fédérations, elles peuvent rassembler de 60 à plus de 700 équipes. 

Elles se déroulent sur 3 à 4 mois par élimination directe comme les compétitions de tennis. 

Malgré des différences entre les boules, le premier challenge se déroula les 16 et 17 Juillet 1905 à Asnières Bois Colombes à l’initiative du journal 

« l’angevin de Paris ». 

Dans le Saumurois, un des premiers challenges a été le

 "Girard Bouvet-Ladubay" de 1918 à 1933.


C’est surtout à partir de 1950 que les challenges se multiplient.


On compte plus de 200 challenges publics aujourd’hui.